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AUX QUATRE VENTS 

2018 - Projet pour la place d'Alexandrie, Paris 2ème, sélectionné par la mairie de Paris pour l'appel à projet "Embellir Paris"

Présenté en collaboration avec Anne-Françoise Jumeau, architecte et directrice de la Progress Gallery (Paris 11ème)

et Viviana Birolli, commissaire d’exposition

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Place d’Alexandrie, soudain, un ensemble de dunes de sable noir, amené par les quatre vents envahit l’espace central ; par des courants invisibles, cette surface mouvante s’offre comme un terrain à explorer, disponible pour un nouvel imaginaire et de nouveaux usages.

 

Du point de vue visuel, cette intervention topographique introduit une continuité et une cohérence entre les différents éléments du mobilier urbain, qu’elle incorpore et assimile. 

En cela, elle façonne un nouveau paysage, qui intervient dans la ville tel un écart en même temps qu’elle propose une dérive imaginaire dans un ailleurs exotique et poétique : l’image du désert noir comme espace infini, à la fois lunaire et métaphysique, et celle de l’île au trésor, territoire venu de loin à découvrir et explorer.

Ce désert énigmatique évoque et questionne en contrepoint l’imaginaire du désert des glorieuses campagnes napoléoniennes en Egypte, dont il représente une version antihéroïque. Les échos historiques implicites dans la nomenclature des rues environnantes sont ainsi réactivés et ressurgissent d’une manière intuitive et accessible à tout public.

Par ailleurs, la surface en EPDM (caoutchouc) de l’installation offre une consistance matérielle inédite à la place : ce terrain souple, qui n’est pas sans rappeler les aires de jeux et les terrains de sport, favorise une dimension conviviale et de nouveaux usages de l’espace urbain pour un public tout âge confondu. 

La déambulation y est reconfigurée et mise en jeu, par de nouveaux parcours suggérés par le dessin des dunes. 

Le public adulte et âgé pourra y retrouver des tracés faciles à emprunter offrant des ouvertures visuelles qui évoquent les horizons infinis du désert dans un espace restreint. 

Pour le passant rêveur, l’aménagement de formes tracées par les dunes et les jeux de reflets suggérés par les miroirs favorisent la contemplation méditative et une appréhension de l’espace sereine, proche des concepts d’équilibre des jardins orientaux. 

Les plus jeunes, eux, pourront s’approprier de ces dénivelés de façon ludique, en l’utilisant comme toile de fond pour des jeux multiples ainsi que comme lieu d’échange privilégié. Pour eux, Aux quatre vents s’offre comme un terrain d’exploration ponctué par des repères fantastiques : au centre, au niveau de la fontaine, et sur les deux côtés de la place, trois miroirs reflètent le ciel tels des mirages surgissant sur cet îlot enchanté.

De par la souplesse du matériau et la douceur des formes, ce lieu s’offre ainsi comme un espace propice à la rencontre, au jeu et à l’échange intergénérationnel. 

La place d’Alexandrie en ressort reconfigurée à la fois du point de vue symbolique et pratique, l’image forte dessinée par cette installation fonctionnant comme un moteur pour créer une nouvelle géographie commune.

L’art se définit dès lors comme agent actif de requalification urbaine, proposant sur un temps déterminé une nouvelle lecture de l’environnement quotidien ainsi que de nouvelles pratiques de socialisation et de partage. 

Texte de Vivivana Birolli

commissaire d'exposition

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